La FIA enquête sur McLaren

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La FIA enquête sur McLaren
 

Formule 1 GP de Monaco 

La FIA enquête sur McLaren

La FIA a ouvert une enquête sur les circonstances du doublé McLaren au GP de Monaco. L'équipe est soupçonnée d'avoir donné des consignes.

Presque une humiliation : Ron Dennis serait tout bonnement soupçonné d'avoir donné des consignes à ses pilotes lors du Grand Prix de Monaco pour sécuriser le 14e doublé de McLaren en principauté, dimanche. Le manager anglais a toujours ouvertement vomi ce genre de pratiques, même s'il s'y est adonné. Au Grand Prix du Japon 1991 par exemple, lorsqu'il avait supplié Ayrton Senna à la radio d'offrir la victoire à son équipier Gerhard Berger, pour bons et loyaux services. A lui seul, le boss de Woking avait déterminé le nom du vainqueur sur les tablettes de cette épreuve du Mondial.

Visiblement, l'intégrité hissée en étendard par le fier self made man depuis des décennies est remise en question par la Fédération internationale de l'automobile (FIA). Elle a indiqué lundi avoir ouvert une enquête "àla lumière d'une possible infraction au Code sportif international", après l'arrivée de la 5e manche du championnat du monde, marquée par le cavalier seul de Fernando Alonso, devant Lewis Hamilton.

La place de la Concorde n'a pas donné le motif officiel de l'enquête mais il est trivial : vérifier si McLaren a pris des dispositions pour mettre Alonso hors de portée d'Hamilton. Les indices sont à chercher dans les conversations radio échangées pendant 78 tours entre le stand et les deux monoplaces.

Pilotes obéissants

Le trouble est survenu au 29e tour, lorsque Hamilton est rentré deux tours avant ce qui était prévu, sur injonction de l'équipe. Alonso avait repris des pneus et de l'essence depuis trois. Le jeune anglais avait potentiellement deux tours à très haute cadence devant lui et la possibilité de refaire une partie de son retard sur le leader ibérique. Hamilton a évoqué la possible peur des stratèges de McLaren d'une période de safety car, qui bouleverse les plans les mieux établis à Monaco, avant de rappeler qu'il avait le N.2 sur sa voiture. Une notion de hiérarchie, donc...

Les observateurs ont noté les propos de Ron Dennis, à l'arrivée. "A la fois Fernando et Lewis ont bien piloté et répondu excellemment aux désirs de l'équipe de ramener les deux voitures en toute sécurité à l'arrivée", s'est félicité le patron britannique. Dans le langage de la course, cela signifie l'interdiction de tout risque superflu, de toute manoeuvre hasardeuse, à commencer par celle de dépassement... On peut appeler ça de la gestion de course ou de la consigne d'équipe déguisée, c'est au choix. Néanmoins, on comprend la position de Dennis, qui a sué en voyant la surenchère agressive d'Alonso et Hamilton dans le trafic. Il a même dû être pris d'effroi quand Hamilton a pris un tour à Trulli entre les deux chicanes de la piscine.

Autre "conseil" pouvant être interprété comme une consigne : la demande faite par McLaren de ralentir "pour préserver les freins" . En clair : ne pas solliciter les organes sur un gros freinage, style dépassement par exemple... Dennis exige que ses desiderata soit vus au premier degré mais ce serait bien naïf de ne pas chercher un autre sens à tout ça. "Les consignes d'équipes servent à manipuler un grand prix. Nous ne l'avons pas fait", a-t-il dit, dimanche.

Néanmoins, la FIA ne se nourrit pas de soupçons mais de faits avérés, et s'appuiera uniquement là-dessus pour trancher. Elle dit étudier une "preuve tangible" et promet une prochaine annonce.

"Nous sommes très confiants face à l'enquête de la FIA concernant notre stratégie de course. Toutes les décisions que nous avons prises avant et pendant la course respectent parfaitement le Code sportif international", a déclaré McLaren.

Publié dans SAISON 2007

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